L’UNFPA se préoccupant de l’épanouissement de la jeunesse togolaise et de son autonomisation, crée un cadre pour écouter les jeunes.
En fin de mandat après 4 ans de service au Togo, la Représente Résidente du Fond des Nations Unies pour la Population (UNFPA) Josiane YOGUIBOU a rencontré ce vendredi 30 juin 2023 à Lomé, les jeunes des organisations de la société civile pour échanger avec eux sur les défis auxquels fait face la jeunesse togolaise.
Il s’agit d’une rencontre qui a connu la participation d’une cinquantaine de jeunes issues de toutes les couches sociales du pays, et dont le but est d’écouter et d’échanger avec ces derniers sur leurs besoins, leurs priorités, et aussi savoir si le rôle que l’UNFPA a joué auprès de la jeunesse togolaise durant ces quatre (4) dernières années a été bénéfique ou pas.
Selon la Représente Résidente, la priorité de l’UNFPA est l’épanouissement des jeunes et aucun jeune ne doit être laissé de côté. C’est fondamental que les jeunes soient accompagnés, mais c’est encore plus fondamental que les acteurs, les décideurs et les gouvernants soient accompagnés par les jeunes dans l’élaboration des stratégies et politique de développement.
« Nous savons qu’en Afrique et particulièrement au Togo, deux tiers de Togolais a moins de trente (30) ans et c’est important de développer des stratégies et des politiques non seulement qui les activent, les inspirent, mais aussi qui leur permettent de sortir de leur enclavement », a laissé entendre la Représentante résidente de l’UNFPA au Togo.
Pour elle, l’Afrique que nous voulons passe d’abord par le Togo que nous voulons et la gouvernance que nous voulons. Et, il n’y a pas de développement sans capital humain. Le développement se fait pour les hommes et par les hommes.
« C’est pour cela que dans le cadre de la population mondiale qui est passée à 8 milliards d’habitants en 2022, l’UNFPA déroule une campagne qui s’appelle huit milliards d’humains, un horizon infini de possibilité. Et, au centre de cette campagne, nous avons la jeunesse », a-t-elle ajouté.
De l’autonomisation des jeunes, en passant par le leadership, l’égalité genre, l’emploi des jeunes et l’inadéquation emploi et formation, les échanges entre Mme YOGUIBOU et les jeunes ont été sans tabou. Les jeunes, sans langue de bois, ont craché leurs vérités et ce qu’ils reprochent aux décideurs devant l’onusienne.
« Les problèmes dont souffre la jeunesse, je pense qu’ils sont multiples, compte tenu de ce que j’ai entendu ici. C’est vraiment l’accès à l’emploi qui est l’un des premiers facteurs qui empêche la jeunesse de s’autonomiser. Le deuxième facteur, c’est la formation professionnelle et l’éducation. Je pense qu’un des éléments fondamental également, c’est vraiment l’inclusion des programmes et des politiques du pays. Mais, je crois qu’au Togo, il y a déjà un certain nombre d’initiatives qui ont été déroulés par le gouvernement, d’importantes initiatives. Je pense qu’on a eu l’occasion et l’opportunité de discuter de ces initiatives. Mais, par contre, je pense qu’il faut leur donner accès à davantage d’opportunités pour vraiment leur permettre de faire partie de ces leaders et de ce groupe de personnes qui pourront contribuer au développement de ce pays », a-t-elle souhaité.
À en croire la Représente résidente de l’UNFPA au Togo, les résultats de cette rencontre d’échange feront objet de plaidoyer auprès des autorités compétentes, notamment auprès du ministre en charge de la jeunesse et de l’emploi des jeunes, Myriam DOSSOU qui accordera à coup sûr une écoute attentive aux opinions des jeunes.
« La suite donnée à cette rencontre appartient à la jeunesse. C’est à la jeunesse de nous dire et de nous envoyer des signaux forts par rapport à la suite. Comme je l’ai dit, cette rencontre, c’est vraiment de mieux comprendre comment aider la jeunesse. Et ça sera à la jeunesse de nous dire comment nous pouvons continuer ensemble. Je leur souhaite plein succès et j’ai foi et j’ai confiance en leur potentiel. J’ai également foi et confiance en leur esprit d’innovation et de pouvoir faire en sorte que le Togo soit le Togo que nous voulons et le Togo qu’ils veulent eux », a conclu Josiane YOGUIBOU.
La priorité de l’UNFPA est l’épanouissement de la jeunesse et aucun jeune ne doit être mis de côté
Selon Représente Résidente de l’UNFPA au Togo, Josiane YOGUIBOU, aucun jeune ne doit être mis de côté en ce qui concerne leur développement et autonomisation. Mais, ce n’est pas forcément le cas de Victoire FATODJI Attoupé qui s’est senti, du fait de son handicape, mise de côté par rapport aux opportunités de stages qu’offre l’UNFPA Togo aux jeunes.
« À cette rencontre, les organisateurs ont dit qu’il y a des stages pour les jeunes, mais qu’ils n’ont pas la capacité de prendre les personnes handicapées visuelles. Là, j’étais un peu choquée par ce que je découvre que nous sommes laissés pour compte quand il s’agit des stages à UNFPA. Mais, cela ne me décourage pas, c’est un défi à relever. Je pense que nous allons œuvrer à tel enseigne que les personnes handicapées visuelles soient réellement associées à toute politique d’opportunités pour les jeunes et surtout de droit à la santé sexuelle et de reproduction. Ainsi toute politique qui peut aider le jeune à mieux réussir sa vie et surtout à être autonome », l’universitaire.
Pour Victoire FATODJI Attoupé, vivre avec un handicap, que ce soit visuel, motrice et autres, n’est pas une fatalité.
« Les personnes handicapées visuelles sont capables d’être autonome, mais c’est l’accompagnement qui manque. Puisque nous fréquentons, nous faisons tous comme les autres, mais c’est la société qui ne nous encourage pas ou qui ne nous soutienne pas à aller mieux. Je ne me focalise pas sur le fait qu’on me rejette parce que si je veux le prendre comme cela, je vais vite me décourager et je serai à terre à jamais. Je me dis que c’est une négligence et que c’est à mon tour de leur faire savoir de quoi je suis capable. Pour cela, je suis forte », a souligné Victoire FATODJI Attoupé.
Mathurin AZIAKPOR
