Le 23 juin est retenu comme la Journée internationale des veuves. Initiée depuis 2010 par les Nations Unies, cette journée a pour but de sensibiliser le monde sur les violations des droits dont souffrent les veuves dans de nombreux pays, afin d’inciter les décideurs à élaborer des politiques qui protègent les droits des veuves. La Conférence des Églises de toute l’Afrique (CETA) qui mène des actions en ce sens depuis des années n’a pas dérobée à la règle cette année.
Pour marquer l’évènement (Journée internationale des veuves), elle a organisé ce vendredi 23 juin 2023 à Lomé un atelier de renforcement des capacités et de vulgarisation de son outil de plaidoyer pour la justice des veuves, placé sous le thème « L’amour du Christ nous oblige à défendre les droits et la dignité des veuves en Afrique ».
Cet outil de plaidoyer vise à fournir des compétences aux acteurs pour un plaidoyer efficace pour les droits et la dignité des veuves. Il met en lumière le sort des veuves sur le continent, offre une justification biblique du plaidoyer pour leurs droits, propose des méthodes et des stratégies de plaidoyer et met en évidence les cadres juridiques existants qui défendent les droits des veuves.
Selon le Secrétaire Général de la CETA le Révérend Dr Fidon Mwombeki, en tant qu’êtres humains créés à l’image de Dieu, les veuves ont non seulement des droits, mais aussi un libre arbitre. Elles doivent participer à leur propre émancipation et égalité.
« Cette boîte à outils les équipe et leur donne les compétences nécessaires pour défendre efficacement leurs droits. Il donne des directives aux églises membres de la CETA pour promouvoir et défendre les droits des veuves. Il fournit des orientations religieuses sur le rôle de l’Église pour défendre et utiliser son espace public pour faire entendre la voix des sans-voix, ainsi que des informations techniques sur la défense des veuves et les problèmes des veuves en Afrique », a indiqué l’homme de Dieu.
Le document d’une soixantaine pages aborde les sujets sur le plaidoyer et l’Église, « les veuves et le plaidoyer », « les principaux problèmes auxquels sont confrontées les veuves en Afrique », « les cadres juridiques pour la protection des droits des veuves », « les interventions existantes faites par différentes parties prenantes pour promouvoir les droits des veuves, mécanisme de soutien » et sur « les méthodes et stratégies de plaidoyer ».
« Cet outil est précieux pour ceux qui souhaitent approfondir leur compréhension de l’approche de la justice de genre dans le plaidoyer et comment cette approche est appliquée à la campagne Justice pour les veuves. Les directives pour respecter les veuves se trouvent dans la Bible, où nous avons le fondement de la foi pour servir les nécessiteux. Mon espoir est qu’en ce moment où nous nous dirigeons vers la troisième décennie de mise en œuvre du Protocole de Maputo, vous trouverez dans cet outil un instrument utile pour améliorer le sort des veuves en Afrique et que chacun va l’utiliser comme guide pour élever la voix des veuves de la communauté », a souligné Dr Fidon Mwombeki.
La rencontre de célébration de la journée internationale des veuves a été marquée par une remise de kits alimentaires aux veuves. Ces bénéficiaires ont été enregistrées pour un accompagnement spécifique.
Il faut rappeler que dans les communautés africaines, les femmes deviennent victimes de nombreuses violations de droit de l’homme à la mort de leurs maris. Des dénis des droits d’héritage et des droits fonciers, l’expulsion du domicile du défunt mari, les rites culturels humiliants de veuvage, la stigmatisation et la pauvreté sont entre autres le quotidien de ces femmes.
Mathurin AZIAKPOR