La question de l’augmentation rapide de la population et son impact sur la qualité de vie et le développement des familles en Afrique préoccupe la Conférence des Eglises de toute l’Afrique (CETA), qui a réuni ce jeudi 22 juin 2023 à Lomé, les chefs religieux de haut rang, les Champions Masculins de la justice du genre, les acteurs de la société civile, ainsi que les têtes couronnées du Togo pour se pencher sur le sujet.
L’objectif est de donner aux parties prenantes venus du Kenya, du Cameroun, du RD Congo et du Togo, les moyens d’engager un dialogue avec les gouvernements sur les familles durables pour une croissance démographique durable au Togo.
Le débat est ainsi relancé sur la question de limitation des naissances et l’utilisation des méthodes contraceptives qui est considérée comme un sujet tabou au sein du corps du Christ.
Selon la CETA, les familles durables sont la clé d’une croissance démographique durable. Elles impliquent une vie de qualité dans les familles individuelles et parmi les citoyens. Cela nécessite l’accès à une bonne nutrition, un logement, une éducation de qualité, des soins de santé, y compris l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive (SSR), de bonnes infrastructures, un environnement aimant et attentionné dépourvu de violence sexuelle et sexiste (SGBV) et de toutes les autres formes de violence.
Nous devons comprendre que si les familles continuent par évoluer d’une façon anarchique et dans le désordre il y aura un over bord et cela va compromette les prévisions et les programmations des Etats pour assurer à leurs citoyens le bien-être et la qualité de vie qu’ils devraient avoir. Coordonatrice du bureau régional de la CETA, la révérende-pasteur Angèle DOGBE.
Pour ce faire, la question de limitation des naissances par l’adoption des méthodes contraceptives qui jusqu’ici était considérée comme un sujet tabou dans les églises s’avère aujourd’hui l’unique voie pour freiner cette croissance démographique qui est de plus en plus exponentielle dans les pays africains.
C’est à juste titre que la CETA, veut mettre à contribution les chefs religieux, en particulier les hommes, qui sont les chefs majoritaires dans les espaces religieux, qui ont le pouvoir de plaider pour des familles durables/une vie de qualité grâce à une interprétation et une application vivifiantes des Écritures qui promeuvent des familles durables pour une croissance et un développement démographiques durables.
« Il est temps que les églises comprennent qu’il ne sert à rien d’avoir des familles qu’on ne peut pas gérer. Ça ne sert à rien d’avoir des enfants qui sont laissés à eux-mêmes cela apporte d’autres fléaux, d’autres conséquences. Il est temps que l’église intervienne pour que ces familles soient reconstituées, refait sur la base authentique et biblique et en cela nous serons maintenant en mesure d’accompagner le gouvernement et cesser de nous plaindre que ça ne va pas alors que le gouvernement fait ce qu’il doit faire c’est juste que nous sommes trop par rapport à ses projections », a-t-elle laissé entendre.
Mathurin AZIAKPOR
