Dans un monde où les défis économiques et sociaux sont de plus en plus complexes, certaines communautés vulnérables, comme les jeunes mères célibataires, peinent à trouver leur place. Confrontées à une situation difficile, elles doivent non seulement subvenir à leurs besoins, mais aussi à ceux de leurs enfants, souvent sans le soutien de leurs familles ou communautés. C’est dans ce contexte que l’Association des Alumni du Yali Dakar au Togo (AYDAT) a initié un projet novateur, “Projet Résilience au Féminin”, destiné à autonomiser ces jeunes femmes.
Qu’est-ce que le projet “Résilience au Féminin” ?
Le projet “Résilience au Féminin” s’inscrit dans le cadre du “Trimestre YALI IMPACT-INNOVATION” et vise à offrir aux jeunes mères célibataires une activité génératrice de revenus tout en les soutenant psychologiquement. L’idée est de leur fournir les outils nécessaires pour reprendre le contrôle de leur vie et devenir financièrement indépendantes.
Pourquoi ce projet est-il crucial pour les jeunes mères célibataires ?
Les jeunes mères célibataires sont souvent marginalisées par la société dans laquelle elles vivent. Beaucoup d’entre elles abandonnent leurs études ou leurs emplois pour s’occuper de leurs enfants, sans avoir accès à une formation professionnelle ou à des ressources financières suffisantes pour démarrer une activité. Ce projet leur donne non seulement une chance de se former à des métiers pratiques, mais aussi de se réinsérer dans la communauté socio-économique de leur région.
Les activités génératrices de revenus proposées
Lors des ateliers pratiques organisés à Kpalimé, une cinquantaine de jeunes mères ont appris à fabriquer des pagne batik et des savons liquides. Ces deux activités sont considérées comme des sources de revenus viables pour les femmes dans la région de Kpalimé, où la demande pour ces produits est constante.
Témoignage d’Eli, une bénéficiaire
Eli, une jeune femme de 21 ans, mère d’un bébé de 11 mois, fait partie des bénéficiaires de ce projet. Elle a abandonné ses études pour s’occuper de son enfant après une grossesse imprévue. Sans formation ni ressources financières, elle peinait à subvenir à ses besoins et ceux de son bébé. Après la formation, Eli s’est dite ravie d’avoir acquis des compétences qui lui permettront de commencer une petite activité :“Je suis vraiment heureuse d’avoir appris à faire du savon liquide et du pagne batik. Je vais commencer petit à petit par en fabriquer pour en faire mon gagne-pain.”
Un programme qui va au-delà de la formation technique
En plus des formations pratiques, les jeunes mères ont bénéficié d’ateliers sur la gestion de l’épargne, le marketing, ainsi que sur la santé mentale. Ces modules sont essentiels pour leur permettre de bien gérer leurs nouvelles activités et de maintenir un équilibre émotionnel, malgré les défis auxquels elles sont confrontées au quotidien.
L’importance de la santé mentale
Le bien-être mental est souvent négligé chez les jeunes mères célibataires. Confrontées à des pressions économiques, sociales et personnelles, elles ont besoin de soutien pour gérer leur stress et leurs émotions. Les ateliers sur la santé mentale ont permis aux participantes de mieux comprendre l’importance de prendre soin d’elles-mêmes, non seulement physiquement mais aussi psychologiquement.
Témoignage de Jennifer, une autre participante
Jennifer, qui a également bénéficié de la formation, témoigne de son impact :
“Je suis hôtelière de formation, mais je n’ai pas encore trouvé de travail. Grâce à cette formation, je peux commencer à fabriquer du savon et du pagne batik pour les revendre. Cela m’aidera à subvenir à mes besoins en attendant de trouver un emploi stable.”
La vision de l’AYDAT pour les jeunes filles mères célibataires
L’Association des Alumnis Yali Dakar au Togo (AYDAT), par l’intermédiaire de son président Salim Tébonou, a souligné l’importance de ce projet :
“Nous avons remarqué que les jeunes mères célibataires sont souvent abandonnées par leurs familles et communautés. Ce projet vise non seulement à leur donner des compétences pratiques, mais aussi à renforcer leur estime de soi et à améliorer leur bien-être psychologique.”
Un engagement fort de la part des bénéficiaires.
Pour Carolina Olympio, la coordinatrice du projet, qui a également exprimé sa satisfaction quant à l’engagement des participantes :
“Nous avons senti l’implication et l’engagement des jeunes filles au cours des ateliers pratiques. Cela prouve effectivement que la cible a été bien choisie.”
Les prochaines étapes du projet
Après Kpalimé, la formation se poursuivra à Kara, où d’autres jeunes mères bénéficieront des modules d’ateliers pratiques les 20 et 21 septembre 2024. Ensuite, un programme de mentorat sera mis en place pour accompagner toutes ces jeunes femmes dans la gestion de leurs nouvelles activités.
Le mentorat pour un accompagnement à long terme
Comme prévu dans le projet “Résilience au Féminin”, le programme de mentorat permettra aux bénéficiaires de recevoir des conseils personnalisés sur la gestion de leurs entreprises naissantes. Cela leur offrira un soutien continu pour surmonter les défis qu’elles pourraient rencontrer après les formations.
Les bénéfices économiques et sociaux de ce projet pour la communauté
En permettant à ces jeunes mères de développer une activité génératrice de revenus, le projet “Résilience au Féminin” contribuera à améliorer l’économie locale. De plus, en redonnant à ces femmes un rôle actif dans leur communauté, il renforce la cohésion sociale et lutte contre la marginalisation. Avec le bon accompagnement, ces jeunes mères pourraient devenir des modèles de réussite pour d’autres femmes dans la région, inspirant ainsi une nouvelle génération d’entrepreneures et de leaders communautaires.
Le projet “Résilience au Féminin” est une véritable bouffée d’air frais pour ces jeunes mères célibataires, leur offrant non seulement des compétences pratiques, mais aussi un soutien moral et psychologique. Avec des programmes comme ceux d’AYDAT, il est possible de transformer la vie de femmes vulnérables et de contribuer à la création d’une société plus inclusive et équitable.
Mawuli A.
