Les droits des travailleuses domestiques au Togo au cœur d’un atelier de partage des résultats d’une étude nationale
Les 2 et 3 octobre à Lomé, un atelier a réuni les acteurs concernés par les droits des travailleuses domestiques au Togo. Cet atelier a permis de partager les premiers résultats d’une étude nationale sur la situation de ces femmes qui travaillent dans le secteur domestique. Cette étude s’inscrit dans le cadre d’un projet régional qui documente les violations des droits économiques, sociaux et culturels (DESC) des droits des travailleuses domestiques dans neuf pays francophones d’Afrique de l’Ouest (Sénégal, Mali, Togo, Bénin, Côte d’Ivoire, Mauritanie, Gambie et Guinée). Le CRADESC et la FJS, avec le soutien financier de la FJS, sont les principaux porteurs de ce projet.
Début du projet d’enquête sur les Droits des Travailleuses domestiques au Togo
Le projet a débuté en 2022 par un forum national qui a rassemblé les parties prenantes du projet. Une collecte de données a été réalisée auprès des travailleuses domestiques, des autorités étatiques, des OSC et des organisations qui œuvrent pour les droits des femmes et des travailleuses domestiques, ainsi que des syndicats.
L’objectif de l’étude est d’évaluer la situation des droits des travailleuses domestiques à Lomé, qui sont souvent victimes de toutes sortes d’abus, comme les violences physiques, morales et psychologiques, et les harcèlements sexuels. L’étude s’est appuyée sur une enquête auprès de 523 travailleuses domestiques et une trentaine d’entretiens avec des personnes ressources dans différents domaines.
Résultats de l’enquête Droits des Travailleuses domestiques au Togo
L’enquête a montré que 35,5% des travailleuses domestiques sont mineures ; 28,49% n’ont jamais été à l’école ; 47,04% n’ont pas de contrat écrit ; 85,47% perçoivent moins de 27.000 FCFA le mois ; 77,08% ne sont pas déclarées à la sécurité sociale ; 50,62% ont subi des actes de violences chez leurs employeurs ; 82,22% sont exclues du repas collectif. En cas de maladie, 61% ne reçoivent pas d’aide de la part de leurs employeurs. Sur le total des victimes de violences, 40,74% sont mineures ; 98,75% ne sont membres d’aucune organisation syndicale ou de la société civile pour défendre leurs droits. Au Togo, on dénombrait à cette période 21.807 travailleuses domestiques dont 80,29% étaient des femmes.
Appréciations de la directrice sur les résultats de l’enquête sur les Droits des Travailleuses domestiques au Togo
La directrice du CRADESC, Dr Fatima Diallo, a remercié le Centre pour la Justice Environnementale (CJE) et l’ensemble de ces partenaires de la société civile pour leur exemplaire collaboration qui a permis la tenue de cette activité.
Elle a relevé que le CRADESC en tant qu’institution répond à cette nécessité de mise en place de structures indépendantes de réflexion et d’action stratégiques dédiées au renforcement du plaidoyer sur les droits économiques, sociaux et culturels qui occupent encore une position secondaire dans les agendas de mise en œuvre des droits humains, malgré leurs liens intrinsèques avec la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) en Afrique de l’Ouest francophone et au Sahel.
Le Dr Diallo a précisé que ce projet a déjà touché 4.236 travailleuses domestiques issues de neuf pays de la sous-région à savoir la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, la Guinée, le Mali, le Sénégal pour la phase 1 et le Togo, le Bénin, la Gambie, la Mauritanie pour la phase 2. Il a également impacté plus de 270 organisations de la société civile et de syndicats dans ces différents pays.
Une série d’activités pour valider les résultats de l’étude au Togo commence du 02 au 03 octobre 2033 à l’Hôtel ONOMO de Lomé.
M. A.